La nuit vient de s’installer sur Dakar lorsque l’avion de la compagnie Corsair se pose délicatement sur la piste. Malgré l’heure tardive, la température extérieure, avoisinant les 30°, surprend, quelque peu, le passager venant d’un Paris, glacial, en cette fin d’automne. Après un passage en douane, un peu longuet, prise d’empreintes digitales, photo d’identité, c’est l’immersion, enfin, dans l’effervescence sénégalaise. Ça grouille de partout. Chacun propose ses services. Un porteur, un taxi, puis encore et encore des porteurs, des taxis… c’est à n’en plus finir … heureusement la navette de l’hôtel est là et, très vite, elle emporte son petit monde, à quelques encablures, au calme, loin de tout ce tumulte.
Direction Podor
Un beau soleil, bien orangé, plaqué sur un ciel bleu azur, aurait été le bienvenu mais c’est une brume épaisse, ne laissant passer aucune clarté qui attend les aventuriers au réveil. Le minibus ronronne déjà sur le parking, il faut prendre la route… une route qui va être longue pour rejoindre le bateau, impatient, à coup sûr, de voir arriver ses nouveaux passagers. Evitant le centre ville, un genre de périf nous emporte vers le nord-est de la capitale pour prendre la direction de la frontière mauritanienne. Personne ne parle, les brumes du sommeil ne se sont pas encore totalement évaporées et, surtout, le nez plaqué sur la vitre, on ne sait déjà plus où porter son regard… : sur les cars rapides, tout déglingués et colorés à souhait, auxquels s’accrochent des passagers bien téméraires ? sur les charrettes qui essayent de rivaliser avec les 4x4 rutilants ? sur les piétons qui risquent leur vie à chaque instant dans ce trafic plutôt désordonné ? Tout est source d’étonnement.
En quelques minutes, Dakar finit par disparaître dans la lunette arrière de notre minibus et un paysage sahélien, bien particulier, prend le relais pour nous accompagner tout le long de notre voyage. Baobabs, rôniers, troupeaux de chèvres, de moutons, et, de temps en temps, villages bigarrés, nous font, à 360°, une animation des plus insolites.
Après de nombreuses heures de route, Podor est signalé… un genre de marais nous entoure. La piste continue toujours à nous ballotter de toutes parts pour déboucher, tout d’un coup, au bord du fleuve Sénégal…. et devant le Bou El Mogdad. L’émotion est grande... heureusement que l’équipage s’affaire à monter les bagages à bord car, avant d’emprunter la passerelle, tout le monde prend son temps pour admirer ce superbe bateau d’acier, blanc surligné de rouge, sur lequel nous allons naviguer pendant 6 jours.
Une fois les cabines distribuées, nous nous retrouvons tous sur le pont supérieur pour faire connaissance avec notre commandant, notre guide, Ansou, et la responsable du bateau, Adama. Le dîner sera donc servi à 20h et le petit déjeuner à 7h pour partir, dès potron-minet, visiter Podor qui nous tend les bras.
Première nuit à bord. La magie opère aussitôt. Dans les cabines, tout de bois vêtues, avant de sombrer dans les bras de Morphée, chacun se prend pour un explorateur des siècles derniers et lorsqu’au petit matin l'appel du muezzin résonne au loin et que le soleil surgit de derrière l’horizon pour éclairer, petit à petit, le village, tout peut alors commencer.
Les locaux ont été encore plus matinaux que nous. A la proue du bateau, un petit groupe s’affaire. C’est le jour de lessive et ce sont les hommes qui frottent activement au bout du quai ! Alors que le bateau attire toujours des badauds, nous partons à pied à la découverte de Podor. Située au cœur de ce qui fut jadis le Royaume du Tékrour, dont la capitale, Tekoror, a disparu, mais aurait donné son nom, par déformation, à l’ethnie « toucouleur », Podor conserve aujourd’hui le pittoresque et le charme de la place importante qu’elle a été. Fondée en 1744, c’était une ville plus qu’effervescente. On y faisait le commerce des épices et tissus apportés par les maures, ainsi que l’or de l’empire du Ghana qui circulait sur ses rives. Les bateaux de commerce, venant de Bordeaux, laissaient la mer derrière eux à Saint-Louis et remontaient, jusque là, le fleuve Sénégal. De son passé colonial, la ville a gardé le tracé de ses rues à l’équerre et ses maisons en banco nous rappellent les pays voisins, le Mali ou le Niger. Podor, aujourd’hui, veille sur sa mémoire. Son Fort, la Maison Foy et ses quais figurent d’ailleurs sur la liste des Monuments historiques.
Il est 10h. Les pirogues reviennent déjà de leur pêche miraculeuse mais, pour nous, il est grand temps d’appareiller. Tout l’équipage s’affaire et lentement, nous nous mettons à glisser sur ce fleuve bien paisible. C’est alors, pour les passagers, le moment de prendre possession du Bou… d’en découvrir tous ses recoins… de trouver « la » place qui conviendra le mieux à chacun pour apprécier cette croisière, pour méditer, pour rêvasser, pour lire, ou, tout simplement, écouter une musique qui sied si bien à ce voyage… Abblaye Cissoko, par exemple, lorsqu’il joue Sira sur sa Kora.
Après un déjeuner fort délicieux, le chef, qui est un véritable chef, prépare le méchoui que nous allons déguster le soir même. Quatre heures de cuisson, il faut s’y mettre ! La visite du village toucouleur de l’après-midi est attendue avec impatience. La barge est prête pour embarquer tout le petit monde.
Ansou, qui a déjà montré tout son savoir ce matin à Podor, continue de nous émerveiller en nous présentant ces Toucouleurs devenus sédentaires. C'est alors qu'une petite main se blottit dans la mienne tout en douceur. De grands yeux noirs, un beau sourire accompagnent une adorable fillette qui, le temps de cette courte visite, me glissera une petite dose d’amour éphémère, sans rien attendre en retour et puis … au dernier moment, juste avant notre départ, elle s’évanouira, sans un mot, dans la nature. Le soir, nous revenons pour manger le méchoui tant attendu, et pour chanter et danser, en compagnie de ces même villageois, à la lueur des lampes tempête. Sarko, le barman du bateau, s’en donne à cœur joie. Lorsqu’il danse, ses pieds ne touchent même plus terre… Quel bonheur de se lâcher en essayant, tant bien que mal, de prendre son rythme… Pour mettre l’ambiance, il est de première. Après des remerciements et des au-revoir touchants, sous un beau ciel étoilé, nous quittons nos hôtes pour regagner notre embarcation.
Au fil du fleuve…
Le lendemain, au programme, navigation toute la matinée… en arrivant à Dagana une surprise nous y attend : un déjeuner sous les manguiers. Nattes, couvertures, coussins, tout prend place en un quart de seconde. Un succulent tieb bou dien nous y est alors servi. Plat national par excellence, celui-ci est un pur ravissement. Je n’en ai jamais mangé de meilleur ! Après un tel repas, comment ne pas se prélasser sur cette rive du fleuve et parcourir, à la tombée du soleil, les rues animées de ce village.
Le soir venu, une douce chaleur plonge le pont supérieur du Bou dans une délicieuse torpeur. Sur la rive sénégalaise, des djembés se répondent avec malice … alors que côté mauritanien des grenouilles se font la voix. Elles n’arriveront jamais à égaler le muezzin qui, au loin, lance son dernier appel à la prière. Franchement, où pourrions nous être mieux sur la planète ? Les images de la journée se mettent alors à défiler, à danser devant mes yeux, avant qu’elles n’aillent se nicher à tout jamais dans ma mémoire.
C’est en calèche que, dès le lever du soleil le lendemain, nous nous rendons dans un village peulh, non loin de Dagana. Nomades, ces villageois se sont posés ici pour quelques temps. Lorsque les troupeaux de zébus, de chèvres et de moutons en éprouveront l’envie, il sera grand temps, pour eux, de repartir. Leurs cases ovales, en roseaux tressés, de toute beauté et très accueillantes, sont éphémères. La vie, ici, semble paisible et le temps n’a rien d’autre à faire que de prendre tout son temps pour écouler les heures, les minutes, les secondes. Encore une fois, il est plus que dur de quitter ces gens. Samba, tout enturbanné, que j’avais rencontré à Dagana la veille, m’offre un collier de gris-gris soi-disant bénéfiques. En le portant, je devrais rencontrer l’amour, vaste programme !
Une nuit vient encore de s’écouler et c’est toujours avec le même bonheur que nous nous laissons porter par le fleuve. En arrivant à Richard-Toll, nous descendons visiter la Folie du Baron Roger, ancienne bâtisse plutôt en ruine, puis l’usine de canne à sucre de la Compagnie Sucrière Sénégalaise. Paysage grandiose, surtout, lorsque de hautes flammes viennent lécher les cannes furtivement afin d’entamer le dur labeur de coupe des ouvriers.
Après avoir sucé moult bâtonnets de sucre d'orge inhabituel pendant cette visite, les cocktails de Sarko sont alors les bienvenus dès notre retour à bord. De toute façon, comment ne pas monter au bar, sur le pont supérieur, ne serait–ce pour discuter avec ce barman exceptionnel ! Comme avec tout le personnel du bateau, la gentillesse est de rigueur, la teranga sénégalaise (l’hospitalité) prend ici vraiment tout son sens, du matin jusqu’au soir très tard !
Le matin venu, les rives du fleuve défilent sous nos yeux ébahis. Villageois et villageoises s’affairent … et saluent toujours avec enthousiasme le passage du bateau. C’est à l’embouchure du bolong du Gorom que nous reprendrons la barge pour nous rendre à l’entrée du Parc des Oiseaux du Djoudj. 3ème réserve ornithologique au monde, ce parc accueille pour leur hivernage, dans un environnement de 12 hectares de roseaux, de jacinthes, de lotus, plus de 3 millions d’oiseaux : pélicans, flamants, grues couronnées, aigles pêcheurs, guêpiers… Les amateurs de photos s’en donnent à cœur joie… le spectacle est de toute beauté.
En rentrant, les discussions vont bon train sur le pont supérieur, le petit groupe commence à bien se connaître. Les souvenirs se sont amoncelés depuis notre départ. On se prend à échanger nos impressions en toute convivialité. C’est alors que les rires fusent. La bonne humeur est vraiment de rigueur …
Demain, nous passerons le grand barrage de Diama, décidément les jours se suivent mais ne se ressemblent guère. Impossible de se lasser à bord, il y a toujours quelque chose à faire, à voir et, pour les adeptes, il reste la méditation. Il n'y a pas meilleures conditions.
Les délicieuses crêpes du petit déjeuner à peine avalées, voilà que le moteur se met en route et que la chaîne de l’ancre, grince désespérément en reprenant place dans le ventre du bateau. A coup sûr, elle n’a aucune envie de lâcher cet endroit magique.
C’est alors que Ousmane, le mécanicien, m’invite à venir découvrir les entrailles du Bou et surtout la machinerie qui permet à ce merveilleux bâtiment de se déplacer avec autant de grâce. Le bruit est assourdissant, la chaleur étouffante… en moi-même, je plains ce pauvre homme de travailler dans de telles conditions et de ne pas voir, ne serait-ce qu’un instant, la lumière du jour ou le paysage défiler. Au fil des explications, il y a tant de fierté dans ses yeux que je comprends finalement tout l’amour qu’il porte à son métier. J’en oublie, moi-même, le bruit et l’atmosphère suffocante pour m’y intéresser à mon tour. J’aimerais bien m’y coller, jouer quelque peu avec les manettes et tant pis pour le cambouis, seulement, après avoir vu la mécanique, direction la cabine de pilotage car ce poste a aussi toute son importance surtout que nous approchons d’un point stratégique, l’écluse du barrage. De loin, on dirait bien qu’elle n’est pas assez large pour nous accueillir. Dans la capitainerie, le petit local vitré dominant, à l’avant du navire, toutes les manœuvres, les ordres du commandant se succèdent, le timonier exécute… Une question me titille mais je n’ose la poser pour ne pas déranger : pourquoi la roue des navires est si grande ? C’est vrai ça … Enfin, la tension est à son paroxysme, ne demandons rien du tout, cela vaut mieux car nous arrivons un peu en crabe, à mon avis, devant l’écluse, mais ce n’est que mon avis… d’ailleurs, doucement nous redressons la barre pour prendre, à la perfection, l’axe de l’espace qui nous fait face. Aucune erreur n'est permise, il y a juste 1,50m de marge de chaque côté du bateau. Tout le monde est à son poste… Le Bou glisse entre les deux mâchoires de béton. Pourvu qu'elles ne mordent pas la coque au passage ! Les amarres volent de toutes parts et … comme si de rien n’était, nous voilà stoppé le temps que l'écluse fasse, à son tour, son travail d'équilibrage des eaux.
Le chemin qu’il nous reste est désormais infime, on commence à apercevoir St Louis au loin… La croisière touche à sa fin. Le cœur serré, plus personne ne parle… c’est déjà avec un peu de nostalgie que l’on regarde approcher cette ville que l’on avait pourtant très envie de découvrir. Amarré à quelques encablures du célèbre pont Faidherbe, nous prenons notre dernier déjeuner. Les calèches attendent déjà sur le quai, une visite est prévue à 16h. Classée par l’UNESCO en 2000 au patrimoine de l’humanité, Saint Louis ne déçoit personne. Ancienne ville coloniale, ses belles maisons roses et ocre en sont sa fierté même, si, pour nombre d’entre elles, une bonne restauration serait nécessaire au plus vite.
De retour au bateau, c’est le cœur gros que chacun va faire son paquetage. Demain matin, nous dirons au revoir à tout l’équipage en promettant, bien évidemment, de revenir un jour… sans aucun doute, tout le monde est sincère, le séjour fut si délicieux, instructif, chaleureux. Les remerciements fusent vers Adama qui a si bien géré notre séjour. Discrète , elle a su faire face à tous les petits problèmes de chacun… Remerciements à Ansou, un puits de connaissances qui a enrichi notre séjour, à Sarko, bout-en-train de première, au chef qui nous a concocté de bons petits plats, au commandant qui a su très bien manœuvré, à Ousmane qui a fait qu’aucune panne n’ait assombri notre séjour et à tous ceux qui se sont occupés de nos cabines. Pour ma part, je remercie donc Samba de son sourire, de sa gentillesse, de sa discrétion. Les adieux n’en finissent pas, décidément il faudra vraiment revenir et, pourquoi pas, faire cette fois-ci Saint-Louis Podor, de nouvelles images restent encore à découvrir et à déposer dans nos mémoires.
Christiane Calonne
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NEWS
Corsair intègre une nouvelle classe Business et déploie son programme de fidélité
Après la reconfiguration totale de ses cabines et l’arrivée de 2 Airbus A330- 300 de nouvelle génération, Corsair continue de déployer sa stratégie de montée en gamme. A partir de l’été 2017, Corsair introduira une nouvelle classe Business sur l’ensemble de sa flotte et lance, dès à présent, un nouveau programme de fidélité avec l’intégration d’une carte Platinum.
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La classe Business proposera un service de qualité aux meilleurs standards du marché, associé à un haut niveau de confort pour une expérience de vol unique et personnalisée. Ainsi, les clients Business profiteront d’une cabine redessinée et privative proposant
12 fauteuils convertibles en lit - lie flat
(Un produit prisé par les voyageurs pour le confort délivré et l’espace offert)
Parmi les nombreuses améliorations et innovations proposées par la compagnie :
- Une forte montée en gamme du service à bord pour une attention personnalisée avec un personnel navigant dédié,
- Une table de qualité assortie de la prise de commande des prestations repas, de champagnes et de vins de grands crus,
- Un accès personnel aux programmes de divertissements encore plus riche et la mise à disposition d’Ipad pro et de casques anti-bruit
- Placée sous le signe du raffinement, l’harmonie cabine sera entièrement revisitée pour une ambiance chic et élégante Le premier vol en business sera commercialisé dès le 1er février 2017, pour des opérations qui débuteront le 1er juillet.
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Pour accompagner sa montée en gamme et récompenser ses clients les plus fidèles, Corsair fait évoluer son programme « Le Club » en y intégrant un statut Platinum.
Lancé en septembre 2016, le nouveau programme de fidélité évolue et s’adapte à chaque typologie de voyageurs. Corsair propose dorénavant 3 niveaux d’adhésion, le Club, Gold et Platinum, qui permettent de profiter d’avantages et de privilèges adaptés.
Chaque nouveau niveau apporte des avantages complémentaires, tels que des avoirs, des bagages supplémentaires, l’enregistrement et la livraison prioritaire des bagages. Pour remercier les membres Platinum, l’accès aux salons d’Orly, de l’île de la Réunion et des Antilles leur sera réservé, au même titre que les clients de la classe Grand Large et de la Business class.
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Pascal de Izaguirre, Président-Directeur général, se félicite « Grâce au soutien et à la confiance du groupe TUI, Corsair est aujourd’hui en mesure de reconfigurer entièrement sa flotte en la dotant d’une nouvelle classe business positionnant ainsi son offre aux meilleurs standards du marché. L’intégration de cette business class viendra parachever notre montée en gamme et offrira à nos clients un produit et un service de haute qualité pour une expérience de vol unique et inédite ».