F.P.Journe, haute horlogerie et indépendance

25 juillet 2020
F.P.Journe, haute horlogerie et indépendance

Unique triple vainqueur du prix de l'Aiguille d'Or de la fondation du Grand prix d'horlogerie de Genève, François Paul Journe fait couler beaucoup d'encre.

La raison de cet engouement réside dans l'exceptionnel savoir faire dont il fait preuve sur chacune de ses montres. Ce Français parti de rien, et dont la trajectoire pourrais être assimilée à celle de son compatriote Richard Mille à la vue des similitudes qui marquent leurs parcours respectifs, (bien qu'en réalité deux philosophies différentes les oppose.)

C'est aux cotés de son oncle, fameux restaurateur d'horlogerie de Saint Germain des près que François-Paul Journe apprend la délicatesse des mouvements anciens et d'exceptions. À travers la restauration de pièces d’exception, il explore le cheminement intellectuel et culturel d’horlogers qui ont marqué l’histoire des sciences horlogères. L'anecdote est aujourd'hui connue de tous, à 24 ans il souhaite posséder un chronomètre tourbillon mais n'ayant pas les moyens de s'en procurer un, il décide tout simplement de le fabriquer. 5 ans plus tard la pièce est prête, et l'horloger à désormais ouvert son propre atelier ou les clients et collectionneurs désireux de se différencier trouvent leurs bonheur.

Honoré par plusieurs prix internationaux qui le propulsent sur le devant de la scène feutré de l'horlogerie haut de gamme, les productions demeurent confidentielles et la demande explose. Bientôt, l'exceptionnelle finition et le prestige de ses montres fascine autant le néophyte que le collectionneur éclairé et le marché des montres Journe d'occasions explose. En 1991, poussé par les encouragements et les demandes, il ouvre sa manufacture en Suisse afin de vendre ses services aux différents acteurs du secteur. Fasciné par le XVIIIe siècle, qui reste pour lui, l’âge d’or de la mesure du temps, il admire tout particulièrement certains horlogers qui, avec les moyens et outils de l’époque, ont résolument su offrir de nouveaux horizons à l’histoire de l’horlogerie.

En 1996 il finira par ouvrir son atelier dans le coeur de Genève, F.P.Journe est aujourd'hui le seul horloger encore présent dans la ville. Après des années de R & D il présente pour la première fois une collection F.P Journe en 1999 "Invenit et Fecit" qui deviendra par ailleurs la devise de la marque (Invente et fait).

La même année il présente également le tourbillon Souverain et l'année suivante la montre bracelet résonnance.

(Ci-dessus une complication Grande sonnerie F.P.JOURNE)

La toute première boutique Journe ouvre à Tokyo en 2004, rapidement suivie par Hong-Kong. Ce parti pris révèle l'importante du marché asiatique dans l'horlogerie d'exception . Auréolé par ce succès, l'autodidacte à toujours réussi à trouver l'équilibre entre productions artisanales au compte goutte et rentabilité financière. Ainsi en 2018 Chanel entre au capital de F.P. Journe en rachetant 20% de la société, ce qui permet à l'entreprise d'envisager le futur sereinement mais toujours en autonomie complète. Pourquoi Chanel ? Parce que ce sont ses amis, qu'ils ne sont pas cotés en bourse (donc impénétrables) et passionnés d'horlogerie. Nombreux sont les horlogers avant lui qui ont par choix, ou par coup du sort, du céder leurs fleurons à de grands groupes ou investisseurs, dénaturant  souvent au passage l'âme de la société et son modus operandi.

(Ci-dessus F.P.JOURNE Souveraine Astronomic vendue 1.800.000 CHF en 2017)

Aujourd'hui la production est d'environ 900 pièces par an. Pour information vous ne trouverez pas de poinçon de Genève estampillé sur les montres F.P.Journe, chaque marque devant être son propre juge. « Et pour aller encore plus loin, poursuit-il, je ne grave pas “Swiss Made” sur mes cadrans. Le Swiss Made, c’est bon pour Swatch. Si nous devions l’utiliser, cela voudrait dire que seulement 60 % de mes montres proviennent de mon atelier. Une aberration alors que nous créons chacune de nos montres à 100 % ! »



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