La Omega Speedmaster est « Le » chronographe mythique de la marque horlogère suisse. On peut d’ailleurs considérer que la Speedmaster est la raison d’être de la marque Omega, tout comme la Royal Oak pour Audemars Piguet ou la Reverso pour Jaeger-LeCoultre. Kronos 360 vous propose un flash-back sur l’âge d’or de ce modèle mythique allant de 1957 à 1988. Lorsque en 1964 la NASA se mit à la recherche du chronomètre officiel qui équipera les missions spatiales à venir, elle achète 6 montres chronographes de marques réputées, disponibles dans le commerce, en vue de leurs faire subir une batterie de test. Le gagnant a été la Speedmaster : seul le chronographe de la marque Omega n’a subi aucun dérèglement sérieux aux tests de la NASA (exposition aux températures extrêmes, au vide, à l'humidité, à une atmosphère corrosive, aux chocs mécaniques, aux fortes accélérations, aux variations de pression, aux vibrations et au bruit). C’est le début de la légende Moonwatch.
Une histoire d’amour qui débute en 1957
La création du chronographe Speedmaster date de 1957. A cette époque, les montres chronographes étaient plus perçues comme des instruments de mesure que comme un accessoire de mode. Le premier modèle Speedmaster lancé sous la référence CK2915 est produit avec un boîtier de 38 mm équipé du calibre 321, qui deviendra mythique en 1969 suite à l’alunissage de la mission Apollo 11. Ce calibre 321, développé sur la base du mouvement Lémania 27 CHROC12, est alors doté d’une commande centrale par roue à colonne. A partir de 1968, le calibre 321 sera progressivement remplacé par le calibre 861 qui lui dispose d’une commande centrale par cames. Produite sur une courte période de 2 ans, entre 1957 et 1959, sous 3 références (2915-1, 2915-2 et 2915-3), ce modèle reste la Speedmaster la plus rare, la plus recherchée donc la plus chère. Il est facilement reconnaissable par son aiguille des heures sous forme de large pointe de flèche dit « broad arrow », son échelle tachymétrique « base 1000 » en acier graduée jusqu’à 300, le « O de Omega » de forme ovale et la queue allongée du « R » final de Speedmaster.
De la Pre-moon à la Moonwatch
A partir de 1959, c’est la référence CK2998, produite également en 38 mm, qui remplaça le modèle CK2915. C’est cette référence qui marquera le début de la grande histoire spatiale de la Speedmaster. En effet, bien avant le choix officiel de la NASA en 1965, c'est en octobre 1962 que la Speedmaster 2998 effectue son premier vol spatial au poignet de Wally Schirra à bord de Mercury-Atlas 8. Ce chronographe était la montre personnelle choisie par l'astronaute lors de ses missions. La référence 2998 sera produite jusqu’en 1963. Déclinée en plusieurs versions, on peut noter que sur les versions 2998-1, 2998-2 et 2998-3 les grosses pointes de flèches disparaissent, la forme ovale du « O de Omega » est délaissée et la lunette en acier devient noire avec une échelle tachymétrique graduée jusqu’à 500. A partir de la version 2998-4, les aiguilles des sous-cadrans triangulaires des modèles précédents deviennent droites.
En 1962, la Speedmaster référence 105.002 est lancée suivie de la référence 105.003 dit « Ed White » à partir de 1963. Cette nouvelle référence, disposant également d’un boîtier en 38 mm, est équipée avec des aiguilles des heures et des minutes droites, en rupture avec les formes triangulaires des références antérieures. Ce nouveau style d’aiguille deviendra la norme de toutes les Speedmaster qui suivront. Sortie grande gagnante des tests de la NASA, la Speedmaster 105.003 équipera officiellement les astronautes pour leurs missions spatiales à partir de 1965. Elle se retrouve ainsi au poignet de l’astronaute Edward White lors de la première sortie dans l’espace lors de la mission Gemini III. Une photo immortalisant cette performance sera prise et donnera son surnom de « Ed White » à la 105.003
Produite également en 1965, la référence 105.012 est la première Speedmaster dotée d’un boîtier de 42 mm contre 38 mm sur les modèles plus anciens. C’est aussi la première speedmaster disposant d’un boîtier dit « asymétrique » avec les boutons poussoirs et le remontoir protégés par un épaulement. On y voit apparaître l’inscription “Professional” sur le cadran en référence à la sélection officielle par la NASA la même année. Elle sera remplacée par la référence 145.012 à partir de 1967.
The First Watch Worn On The Moon
La légende de la Moonwatch sera définitivement scellée en 1969 puisque le chronographe Speedmaster est à nouveau sélectionné par la NASA pour les missions Apollo. Le 20 juillet 1969 l'Omega Speedmaster 145.012, équipée du calibre 321, est la première montre sur la Lune, portée par Buzz Aldrin lors d'une mission extra-véhiculaire sur le sol lunaire.
La speedmaster Moonwatch gagnera définitivement ses lettres de noblesse spatiale lors de la mission Apollo 13 en 1970. Elle a servi d’instrument de mesure à la suite de la panne de la navette spatiale, en chronométrant le temps exact de 11 secondes d'allumage des fusées de la capsule, pour rentrer dans l'atmosphère sans gaspillage d'énergie. La Speedmaster a permis de sauver la vie des astronautes et a reçu en récompense le « Snoopy Award » la plus haute distinction remise à un fournisseur externe de la NASA.
A partir de 1969, la référence 145.012 est remplacée par la 145.022 avec le nouveau calibre 861. Cette nouvelle référence portera désormais l’inscription «The First Watch Worn On The Moon » au dos du boîtier et sera produite jusqu’en 1988. A partir de cette date, le catalogue Speedmaster evoluera avec des versions modernes, équipées du calibre 1861 à partir de 1996, tout en respectant le design et les attributs de la légende moonwatch.
Le lancement de la nouvelle Speedmaster Moonwatch en 2021, équipée du mouvement co-axial 3861, marque une nouvelle page dans l’histoire de cette icône de l’horlogerie moderne.